Abstract/Sommario: Le dossier donne un regard japonais sur la première évangélisation du Japon, offrant un regard neuf sur les sujets abordés: vie quotidienne dans la cité chrétienne de Nagasaki; culte des martyrs et nouveaux monuments funéraires; rôle de la répression antichrétienne dans le maintien de l'ordre social. En particulier: Quatre règles à suivre pour bien comprendre le "siècle chrétien" du Japon / Nathalie Kouamé (selon l'Auteur, pour avoir une vision globale de la première évangélisation ...; [Leggi tutto...]
Le dossier donne un regard japonais sur la première évangélisation du Japon, offrant un regard neuf sur les sujets abordés: vie quotidienne dans la cité chrétienne de Nagasaki; culte des martyrs et nouveaux monuments funéraires; rôle de la répression antichrétienne dans le maintien de l'ordre social. En particulier: Quatre règles à suivre pour bien comprendre le "siècle chrétien" du Japon / Nathalie Kouamé (selon l'Auteur, pour avoir une vision globale de la première évangélisation au Japon il faudrait écouter ce que les spécialistes japonais disent de leur histoire chrétienne, évaluer l'importance réelle de l'impact du siècle chrétien sur l'histoire japonaise; contextualiser les faits religieux dans les dynamiques politiques, économiques, sociales et culturelles du Japon moderne; connecter l'histoire du premier christianisme japonais à celle des autres parties du monde moderne) Kirishitan: les chemins qui mènent au martyre. Pour une histoire des martyrs chrétiens du Japon / Gonoi Takashi ( les persécutions ont frappé les chrétiens du Japon dès le début de la mission japonaise. François Xavier lui-même les avait prévues, et il semble que, très tôt, les missionnaires qui poursuivirent son oeuvre évangélique y préparèrent leurs fidèles, notamment en leur transmettant l'esprit et les récits de la tradition hagiographique européenne. Lorsque ces persécutions s'accentuèrent au XVII siècle, des textes furent rédigés qui traitaient spécifiquement du thème du martyre en utilisant la langue japonaise et en tenant compte de la socio-culture particulière du lectorat local. L'article présente l'ensemble de ces oeuvres d'origine européenne ou nippo-européenne qui font partie intégrante de la martyrologie japonaise. L'auteur invite également le lecteur à réfléchir au sens qu'on peut aujourd'hui donner à la notion de martyre) Les pierres tombales des premiers chrétiens et la tradition japonaise des monument funéraires / Oishi Kazhuisa ( au cours du 'siècle chrétien', des monuments d'un genre tout à fait nouveau firent leur apparition dans l'archipel: les pierres tombales des adeptes du christianisme, qui se distinguaient très nettement des monuments funéraires traditionnels du bouddhisme par leur morphologie et/ou leurs inscriptions. En particulier, l'A. réfléchit sur la nouveauté représentée par les 'pierres couchées') Le jésuite Juan Batista Baeza et la communauté chrétienne de Nagasaki pendant la persécution des shoguns Tokugawa / Joao Paulo Oliveira e Costa ( Après la promulgation en 1614 de l'édit national de proscription, la communauté chrétienne du Japon entra dans une longue période de clandestinité, dont le parcours du jésuite espagnol Juan Batista Baeza (1556-1626) est emblématique: arrivé au Japon à 'l'âge d'or du christianisme' il subit pendant une dizaine d'années la persécution. Il est lié à l'histoire de la cité chrétienne de Nagasaki, mais aussi à celle de toute la première communauté catholique de l'archipel) Orthodoxie, hétérodoxie et kirishitan: maintien de l'ordre et problème du christianisme dans le Japon moderne / Ohashi Yukihiro (Le christianisme a fait partie intégrante de la religiosité des japonais au 16.-17. siècles, au même titre que les religions établies des grandes écoles bouddhiques ou que les religions populaires. La question de la prohibition le montre d'ailleurs de manière significative, puisque c'est sur la base de la répression antichrétienne que fut développé dans le Japon du 18. siècle une politique de contrôle visant l'ensemble des pratiques religieuses jugées orthodoxes. Dans ce processus, on en vint à stigmatiser comme 'chrétiens' des adeptes de croyances bouddhiques déviantes)