Abstract/Sommario: Œuvre majeure et synthétique de la tradition brahmane, la Bhagavad-gita a fait l'objet d'innombrables traductions et commentaires. En Occident, depuis la première traduction anglaise, en 1785, par Charles Wilkins, on dénombre plus de deux cent soixante-dix vers en anglais et une quinzaine de françaises. Le langage du texte permet plusieurs interprétations, même du sanskrit en sanskrit, dans le fil d'une longue tradition exégétique qui remonte au 8. siècle. Lieu d'appropriation de nomb ...; [Leggi tutto...]
Œuvre majeure et synthétique de la tradition brahmane, la Bhagavad-gita a fait l'objet d'innombrables traductions et commentaires. En Occident, depuis la première traduction anglaise, en 1785, par Charles Wilkins, on dénombre plus de deux cent soixante-dix vers en anglais et une quinzaine de françaises. Le langage du texte permet plusieurs interprétations, même du sanskrit en sanskrit, dans le fil d'une longue tradition exégétique qui remonte au 8. siècle. Lieu d'appropriation de nombreuses écoles spirituelles, la Gita défie toute traduction occidentale. Les réductions de sens qu'opère chaque tentative de traduction en suscitent régulièrement de nouvelles. La postérité du texte provient de cette insatisfaction. L'interprète ou le traducteur laïque qui veut faire œuvre d'objectivité n'échappe pas davantage que le croyant à la subjectivité de son point de vue
Abstract/Sommario: Si la traduction du Coran s'est affranchie en France dès le 17. siècle de la controverse religieuse, il a fallu attendre le milieu du 19. siècle pour disposer, avec la version de Kazimirski, d'un texte en langue française relativement fiable. Le travail de qualité réalisé au début du 18. siècle par Antoine Galland avait en effet disparut sans être publié et les premières traductions demeuraient très imparfaites, la version Du Ryer (1647) étant celle d'un pionnier et la version Savary ...; [Leggi tutto...]
Si la traduction du Coran s'est affranchie en France dès le 17. siècle de la controverse religieuse, il a fallu attendre le milieu du 19. siècle pour disposer, avec la version de Kazimirski, d'un texte en langue française relativement fiable. Le travail de qualité réalisé au début du 18. siècle par Antoine Galland avait en effet disparut sans être publié et les premières traductions demeuraient très imparfaites, la version Du Ryer (1647) étant celle d'un pionnier et la version Savary (1783) celle d'un littérateur déiste. Ces traductions françaises, dont chacune représente un progrès par rapport à la précédente, doivent cependant être remises en perspective dans un espace européen, car elles sont tributaires des versions contemporaines les plu reconnues: la version latine du père Marracci (1698) et la version anglaise de George Sale (1734)
Abstract/Sommario: Roman Jakobson a consacré de nombreux écrits à l'études des textes bibliques traduis par Cyrille et Méthode au IX siècle, qui ont marqué d'une empreinte profonde l'ensemble du monde slave bien avant que des entreprises comparables voient le jour à la Renaissance dans le sillage de la Réforme. Ces travaux sont d'une importance capitale non seulement pour les études slaves mais également pour les sciences humaines en général. Œuvre littéraire majeure, la traduction de la Bible par Cyrill ...; [Leggi tutto...]
Roman Jakobson a consacré de nombreux écrits à l'études des textes bibliques traduis par Cyrille et Méthode au IX siècle, qui ont marqué d'une empreinte profonde l'ensemble du monde slave bien avant que des entreprises comparables voient le jour à la Renaissance dans le sillage de la Réforme. Ces travaux sont d'une importance capitale non seulement pour les études slaves mais également pour les sciences humaines en général. Œuvre littéraire majeure, la traduction de la Bible par Cyrille et Méthode n'as pas qu'une dimension religieuse: elle unifie le monde slave autour d'une langue modelée sur le grec de la Septante et ne saurait être appréhendée qu'en fonction de ses autres implications historiques, politiques et culturelles
Abstract/Sommario: En novembre 1987, le Vénérable Songch'ol, Patriarche de l'ordre Chogye, de loin la plus puissante organisation monastique du bouddhisme du Pays du Matin Calme, publiait la première traduction en coréen du manuscrit de Dunhuang du Sutra de l'Estrade. Cet événement précède de peu les jeux olympiques de Seoul et la transition du pays d'une dictature militaire à un régime démocratique; il a suscité la production de plusieurs autres traductions du même manuscrit, dont les contenus vont du ...; [Leggi tutto...]
En novembre 1987, le Vénérable Songch'ol, Patriarche de l'ordre Chogye, de loin la plus puissante organisation monastique du bouddhisme du Pays du Matin Calme, publiait la première traduction en coréen du manuscrit de Dunhuang du Sutra de l'Estrade. Cet événement précède de peu les jeux olympiques de Seoul et la transition du pays d'une dictature militaire à un régime démocratique; il a suscité la production de plusieurs autres traductions du même manuscrit, dont les contenus vont du quasi plagiat de Songch'ol à la compète remise en cause des options doctrinales de ce dernier. Ce phénomène s'inscrit dans un contexte formé par une constellation de données historiques, sociopolitiques, économiques, religieuses etc., dont l'étude procure un tableau multidimensionnel de l'état et de la situation dans laquelle se trouve le bouddhisme de la république de Corée du Sud, laquelle a célébré en 2008 le soixantième anniversaire de sa fondation
Abstract/Sommario: La traduction de la Bible a exercé une influence profonde sur la constitution et la fixation d'une langue malgache moderne. Le processus de scripturalisation a commencé dans une période missionnaire, qui a coïncidé avec la formation d'un pouvoir d'Etat (1818-1895). L'histoire des traductions et révisions de la Bible en Malgache montre la place fondatrice qu'a occupé l'entreprise de traduction protestante pour la langue nationale. Les choix faits alors n'ont plus été remis en cause; ils ...; [Leggi tutto...]
La traduction de la Bible a exercé une influence profonde sur la constitution et la fixation d'une langue malgache moderne. Le processus de scripturalisation a commencé dans une période missionnaire, qui a coïncidé avec la formation d'un pouvoir d'Etat (1818-1895). L'histoire des traductions et révisions de la Bible en Malgache montre la place fondatrice qu'a occupé l'entreprise de traduction protestante pour la langue nationale. Les choix faits alors n'ont plus été remis en cause; ils se trouvent dans la traduction catholique (1938) et inspirent encore la traduction œcuménique (1991-2005). Toutes restent fidèles à un "language biblique" désormais fixé. C'est sans doute pourquoi la traduction œcuménique n'a pas reçu un accueil très favorable. Paradoxalement, le recul de l'œcuménisme institutionnel se concilie avec l'association des deux traditions, protestante et catholique, fréquente dans les occasions coutumières. Là où le sociologue pouvait être tenté de chercher un syncrétisme, on voit plutôt une association et une négociation entre les traditions que restent distinctes
Abstract/Sommario: La traduction du nom du Dieu des chrétiens dans les langues d'Afrique ne va pas de soi. l'analyse de l'ethnographie de la religion produite par les Missionnaires d'Afrique au Bahaya (Nord-ouest tanzanien) montre la mise en œuvre d'une double stratégie de traduction. Ces auteurs reconnurent dans les noms des divinités locales des attributs du Dieu chrétien. Ces noms furent tenus comme une preuve d'un monothéisme premier effacé par des fausses croyances successivement répandues dans la r ...; [Leggi tutto...]
La traduction du nom du Dieu des chrétiens dans les langues d'Afrique ne va pas de soi. l'analyse de l'ethnographie de la religion produite par les Missionnaires d'Afrique au Bahaya (Nord-ouest tanzanien) montre la mise en œuvre d'une double stratégie de traduction. Ces auteurs reconnurent dans les noms des divinités locales des attributs du Dieu chrétien. Ces noms furent tenus comme une preuve d'un monothéisme premier effacé par des fausses croyances successivement répandues dans la région. Pour marquer la distance entre le vrai Dieu et les ancêtres ou les esprits de la religion kumandwa, les missionnaires ethnographes soulignèrent que le premier était étranger à la possession et aux échanges qui avaient lieu entre les hommes et les autres entités spirituelles. Ces stratégies, pourtant, ne suffirent pas pour rendre les divinités africaines commensurables au dieu chrétien et pour légitimer la traduction du nom de Dieu par un terme indigène